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Développement durable, définition scientifique simple : Script
Bonjour, c’est Alexandre. Comme moi, vous avez certainement beaucoup entendu parler de développement durable ces dernières années. Aujourd’hui, je vous propose une explication que la plupart des participants à mes ateliers trouvent simple et claire. Alors un mode de développement durable, ça veut dire quoi exactement ?
Vous connaissez peut-être la définition de la commission Brundtland qui dit que « c’est un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Même si cela clarifie un peu les choses, ça ne nous dit pas concrètement ce qu’il faut faire demain matin pour être durables.
Une autre définition a été proposée à la fin des années 1980. Il s’agit d’une définition plus scientifique créée par un cancérologue suédois. Comme la communauté scientifique semblait diverger sur la question, il a eu l’idée de la rassembler pour l’aider à se mettre d’accord sur une définition scientifique du développement durable et sur les causes profondes de notre développement non durable. Il a donc rassemblé un groupe de 50 scientifiques (des mathématiciens, physiciens, chimistes, sociologues, etc .) et après 22 brouillons, voilà le consensus qu’ils sont parvenus à créer :
La première chose sur laquelle ces scientifiques se sont mis d’accord est que l’on est principalement entourés d’animaux et de végétaux. Entre les deux, il y a un équilibre qui fonctionne bien : les plantes produisent de l’oxygène et des nutriments pour les animaux, lesquels respirent l’oxygène, mangent les nutriments et produisent en échange du dioxyde de carbone (CO2) et de l’engrais, eux-mêmes utilisés par les plantes. Tout cela s’équilibre bien. Ce sont des cycles qui sont assez rapides – on respire chaque seconde et on mange chaque jour. Tout cela se déroule dans la biosphère, qui est la couche à la surface de la Terre où la vie est possible. C’est une couche que l’on compare parfois à la pellicule qui enveloppe l’oignon, car elle est très fine et très fragile.
Les scientifiques se sont également mis d’accord sur le fait que la biosphère est un système ouvert du point de vue de l’énergie : l’énergie du soleil entre, et une partie s’échappe dans l’espace sous forme de chaleur. Ils ont également convenu que la biosphère est un système fermé sur le plan de la matière. Vous connaissez certainement cette célèbre phrase de Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » Cela signifie que toute la matière qui était présente à la surface de la Terre, il y a 4 milliards d’années, est toujours présente aujourd’hui. Aucune matière n’a disparu. Les molécules se sont réorganisées, mais c’est toujours la même matière, à l’exception, bien sûr, de quelques satellites qui ont été envoyés dans l’espace et de quelques météorites qui ont atterri à la surface de la Terre – en fait, ces derniers sont négligeables.
Nous sommes en plein dans les principes de la thermodynamique. « Tout se transforme » signifie que la matière a tendance à se désagréger, à se déstructurer au fil du temps. Par exemple, si vous prenez un iPhone et que vous attendez un million d’années, vous obtiendrez un tas de poussière. À l’inverse, si vous prenez un tas de poussière et que vous attendez un million d’années, vous n’obtiendrez jamais un iPhone. Le phénomène ne fonctionne que dans un sens, car la matière tend à se désagréger. C’est ce qu’on appelle le principe d’entropie. Alors, vous vous demandez surement : si tout a tendance à se désagréger, comment se fait-il que l’on vive dans un monde si beau, où les villes, la nature, les humains et les animaux prospèrent ? Eh bien, c’est grâce à la photosynthèse. On dit que c’est la photosynthèse qui paie l’addition. Les plantes ont la capacité d’utiliser l’énergie du soleil pour fabriquer de l’oxygène et du sucre avec du dioxyde de carbone et de l’eau, et inversement. La photosynthèse permet de redonner de la structure à la matière.
En plus de ces cycles rapides, la communauté scientifique s’est mise d’accord sur le fait qu’il existe des cycles géologiques lents. Ceux-ci font remonter de la matière depuis la lithosphère – que l’on appelle aussi l’écorce terrestre – vers la biosphère par le biais, notamment, d’éruptions volcaniques et de phénomènes climatologiques. À l’inverse, des phénomènes comme la sédimentation et la minéralisation permettent de renvoyer la même quantité de matière depuis la biosphère vers l’écorce terrestre. Nous avons donc un autre cycle qui fonctionne bien. Contrairement au précédent, celui-ci est très lent et prend plusieurs millions d’années.
Voilà ce sur quoi la communauté scientifique s’est mise d’accord. C’est ainsi que notre monde fonctionne. On peut donc dire que la durabilité, c’est la capacité de nos sociétés humaines à continuer indéfiniment dans ces cycles naturels. Ce que l’on peut faire de mieux, c’est s’y adapter et bien fonctionner en accord avec eux. En résumé, un mode de développement durable, c’est un mode de développement vers cet état de durabilité.
Alors vous vous dites surement : oui, mais tout cela ne nous dit pas non plus ce que nous devons faire demain matin pour être durables. C’est vrai! Mais cela a permis à la communauté scientifique d’identifier les choses que nous faisons et qui empêchent ces cycles de fonctionner correctement. Ils ont mis en évidence 4 causes profondes de notre développement non durable, c’est-à-dire les 4 choses que nous devons arrêter de faire pour être durables. Elles sont toutes aussi importantes les unes que les autres. Elles sont toutes les 4 nécessaires et suffisantes.
Premièrement, nous avons tendance à extraire de larges quantités de matériaux de l’écorce terrestre, si bien que ces matériaux s’accumulent systématiquement dans la biosphère et que la nature ne parvient pas à y faire face. Il s’agit de matériaux tels que le pétrole, le gaz naturel, les métaux lourds, etc.
Deuxièmement, nous créons dans nos sociétés des substances chimiques qui se décomposent très lentement et dans des quantités si importantes qu’elles s’accumulent systématiquement dans la biosphère et que la nature ne parvient pas à y faire face. Il s’agit de substances qui existent déjà dans la nature comme le dioxyde de carbone, mais aussi de substances nouvelles que la nature ne connaît pas.
Troisièmement, nous dégradons physiquement la nature, de telle sorte que nous l’empêchons de faire fonctionner ses cycles normalement. Par exemple, nous coupons des arbres plus rapidement qu’ils ne repoussent, nous détruisons des écosystèmes et les remplaçons par des bâtiments, des parcs de stationnement, des routes… Si bien que la nature ne parvient pas à y faire face.
Ces trois causes sont écologiques. La quatrième est sociale. Encore une fois, il n’y a pas d’ordre de priorité, et la quatrième chose que nous devons arrêter de faire peut être vue comme étant la plus importante de toutes. Nous créons dans nos sociétés des barrières qui empêchent les individus de pouvoir répondre à leurs besoins humains fondamentaux. Ces besoins humains sont très intéressants et vous pouvez regarder la vidéo correspondante pour en savoir plus. Il s’agit par exemple des besoins de subsistance, de créativité, d’identité, de participation, etc. Alors comment faisons-nous cela? Par exemple, si j’achète un produit fabriqué dans un atelier qui entretient de mauvaises conditions de travail dans un pays en voie de développement, j’encourage de façon indirecte l’entreprise à exploiter ses employés et je permets qu’ils ne puissent pas répondre à leurs besoins fondamentaux.
Voilà donc les 4 causes profondes de notre mode de développement non durable.
J’espère que cela vous aide à mieux comprendre ce qu’on entend par développement durable et les raisons fondamentales pour lesquels nous ne sommes pas durables aujourd’hui. Vous pouvez retrouver toutes nos vidéos illustrées pour apprendre et enseigner le développement durable sur notre site Internet. Si cette vidéo vous a plu, abonnez-vous et aidez-nous à en créer d’autres en donnant 1$ ou plus en cliquant sur le bouton orange. Merci de votre attention et à bientôt !
Bonjour,
Cette vidéo n’est qu’en anglais ?
C’est dommage car elle est vraiment très bien et peut servir de support de base à toute discussion sur le DD, quelque soit le contexte (même si elle est connotée entreprises ; le terme d' »organisations » aurait permis de la rendre plus générique).
En tout cas bravo pour votre travail et merci
Christine from France !
Merci Christine, votre message est très apprécié. Cette vidéo existe en français mais la vidéo intégrée dans la page était le mauvais. Cela est rectifié et vous pouvez maintenant regarder la vidéo en français sur cette page. Elle est également sur Youtube à cette adresse: https://youtu.be/eH2NK5eBNsc